L’EMDR ou autrement dit the Eye Mouvement Desensibilisation and Reprocessing est une thérapie qui a pour but de traiter les conséquences physiques, relationnelles et psychologiques liées à un traumatisme par le traitement de la mémoire des expériences qui sont à l’origine des dysfonctionnements psychologiques et psychosomatiques et les réseaux de mémoire ass
Définition et fonctionnement
Alors, nos organismes entrent dans un mode de survie qui empêche la métabolisation naturelle de s’effectuer et a des conséquences sur notre psyché, nos relations et nos réactions. On conserve un sentiment d’insécurité sur le plan psychologique et émotionnel, consciemment ou inconsciemment. A l’inverse, de l’assimilation et de l’apprentissage que nous aurions pu en tirer dans une situation habituelle, nous sommes ici blessés. Cette blessure est alors réactivée par des situations extérieures.
Création de l’EMDR
Ce nouveau procédé s’exerce via des stimulations bilatérales, en grande partie par des mouvements oculaires de droite à gauche.
Francine Shapiro remarque que si certaines pensées désagréables lui viennent à l’esprit elles peuvent disparaître, mais, si elles refont surface, l’émotion procurée par ces pensées est amoindrie. De fait, elle a noté que lorsque ce genre de pensées émergeaient ses yeux se mettaient à bouger d’une manière rapide et bilatérale. Ce mouvement est, en effet, similaire à celui de nos yeux durant la nuit lors de phase du sommeil paradoxal. Celui-ci s’approche de la phase d’éveil, il correspond au moment de la nuit où nous rêvons, lorsque les informations reçues dans la journée sont assimilées par notre cerveau. Il s’équilibre et d’un point de vue psychique, “classe” ce qu’il a recueilli dans la journée, les émotions, les apprentissages et favorise la mémoire.
Après ce constat, et l’élaboration de l’EMD (eye mouvement desensibilization) la docteure Shapiro lance une étude contrôlée pour vérifier la désensibilisation d’anciens souvenirs traumatisants auprès de victime d’agression sexuelle et de vétérans du Vietnam. Ses souvenirs traumatiques génèrent des problèmes relationnels, des troubles du sommeil ou une faible estime de soi. Pour cette étude, le niveau d’anxiété, l’auto-évaluation positive et la présentation de plainte sont les trois variables utilisées. Elle publie en 1989 les résultats obtenus dans le Journal of Traumatic Stress.
C’est en 1998 à la fin de sa thèse, soit 10 ans plus tard, qu’elle se rend compte de l’importance du traitement de l’information, de l’émotion, et pas seulement de la diminution de la peur ou de l’angoisse. Francine Shapiro remodèle alors ces méthodes de traitement, pour traiter globalement l’état de stress post-traumatique. En effet, il est nécessaire de désensibiliser le souvenir mais aussi de reprogrammer la manière dont les souvenirs et les émotions liées sont stockés et assimilés dans le cerveau.
L’EMDR voit alors le jour.
Déroulement de la thérapie
Tout d’abord, le praticien collecte des informations sur le patient et sur ce pourquoi il consulte. Ils créent ensemble une relation de confiance, essentielle à tout rapport thérapeutique; la deuxième phase consiste à déterminer le niveau de préparation du patient au traitement par des dialogues et des premiers stimulis bilatéraux. Est-il prêt à être curieux et à s’investir dans la thérapie?
Ensuite, la troisième phase est l’évaluation, c’est-à-dire que le patient va se remémorer le souvenir traumatisant par des images clés, des phrases ou des émotions; il va noter les sensations corporelles qu’il peut ressentir. C’est alors au cours des phases 4 à 6, que le praticien et le patient reprogramment la mémoire et les tissus de mémoires associés à l’événement traumatique. Les stimulations bilatérales sont utilisées pour activer le processus de traitement naturel de l’information pendant 20 à 30 secondes avec des coupures, comme suivre du regard un stylo qui bouge de gauche à droite. Le thérapeute peut demander au patient de décrire ces sensations physiques avec un exercice de scan corporel. Lors de la reprogrammation, le praticien peut également suggérer au patient d’associer des mots sécurisants ou positifs à l’ancienne image du souvenir. La septième phase, de clôture, permet de fermer la session de traitement. Enfin, la dernière phase est utilisée pour le suivi du patient et la réevaluation.
Procédés utilisés
Ces procédures dépendent du type de mémoire ciblé. Par exemple, il existe des procédures d’installation de ressources positives, facilitant l’accès au souvenir positif comme le “Position of Power”, “Instant Resource Installation” ou encore “Resource Development and Installation”. Par exemple, le “Resource Development and Installation” consiste à évaluer le problème et à trouver un souvenir qui lui procure les ressources dont il a besoin face à ce problème. Tandis que “l’Instant Resource Installation” prend des ressources qui apparaissent dans la relation thérapeutique. La vitesse de stimulation bilatérale dans ce type de procédure est généralement lente.
On trouve également la procédure de retraitement qui permet de retraiter ou modifier les mémoires insuffisamment assimilées par notre cerveau. La vitesse de stimulation est dans ce cas rapide. Enfin, une procédure installera la nouvelle mémoire ressource à l’aide de stimulis lents avant de se plonger dans la mémoire non traitée. Ce va-et-vient entre l’installation des nouvelles ressources et la mémoire non traitée peut conduire à une modification partielle de la mémoire traitée et un atténuation des symptômes.
Les stimulations bilatérales utilisées lors de ces procédures sont diverses, la plus répandue est le mouvement oculaire mais il existe aussi des stimulations auditives ou tactiles tels que le clapping sur les genoux par exemple. Cette multiplicité permet de répondre à la diversité des patients.
Formation des thérapeutes
La formation quant à elle, est composée de deux niveaux où les formateurs alternent entre la théorie et les exercices de mise en application. Ces sessions sont suivies de deux cycles de superviseurs, lors desquels la formation pratique ou la pédagogie apprise est adaptée aux besoins des patients présents.
La formation s’adresse aux psychiatres, psychologues et psychothérapeutes reconnus par l’Agence Régionale de Santé, les nouveaux diplômés s’engagent à respecter le code Éthique de l’association EMDR Europe. Grâce à l’annuaire EMDR France qui recense tous les praticiens EMDR, il est possible de trouver un thérapeute en toute sécurité. De plus, l’EMDR s’adresse à tous types de patients, aux enfants, adolescents ou aux adultes, à ce jour plus de deux millions de personnes ont eu recours à l’EMDR à travers le monde. Cependant comme tout traitement thérapeutique cette pratique doit répondre aux besoins du patients, c’est pourquoi il est important de dialoguer avec le praticien pour assurer une prise en charge adaptée.
Aujourd’hui cette thérapie est reconnue par l’Organisation Mondiale de la Santé qui la recommande pour faire face au stress post-traumatique depuis 2012, en France par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (2004) ou par la Haute Autorité de Santé (2007). Mais également par l’American Psychiatric Association (2004), et le National Institute for Clinical Excellence du Royaume Uni (2005). Cette reconnaissance permet de faire évoluer la recherche sur la méthode EMDR, actuellement 7 projets de thèse sont en préparation en France par l’Institut National d’EMDR dont l’évaluation de l’efficacité de l’EMDR pour les patients victimes d’accident du travail atteint de psychotraumatismes.
Vous pouvez trouver un thérapeute EMDR certifié et de confiance grâce à l’annuaire de l’Association EMDR France : https://www.emdr-france.org/lannuaire-des-therapeutes-2/
Prenez soin de vous.
Laura
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